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                                                                                                            Juillet 2009  R. BATTINI

ESSAI de FABRICATION de FLUTES & BOURDONS en PVC

Quand on regarde un tuyau d’orgue en étain, on peut le décrire de façon simple comme suit :

Un pied alimenté en air sous pression,

Une bouche qui va créer une lame d’air vibrante,

Un corps de longueur précise, qui amplifie la vibration de la lame d’air,

Au sommet de ce corps, un dispositif permettant de régler finement l’accord de la note fondamentale pour laquelle il a été fait.

Prenons un tuyau de forme simple, cylindrique ;

Le pied, conique, est soudé au corps cylindrique ; et la bouche est entre les deux.

La bouche est évidemment le cœur du tuyau.

La bouche est composée :

d’une lèvre inférieure,

d’une languette,

d’une lèvre supérieure.

Donc avec un minimum de 5 pièces, les facteurs d’orgue font des merveilles de tuyaux.

.

Dans les tuyaux en bois, le pied et le corps sont d’une seule pièce, on va essayer de faire de même en PVC.

Le rang de bourdons (tuyau bouché au sommet)  est composé de deux octaves, et il s’étend du SOL( N° Midi 43) au SOL( N° Midi 67) Donc un rang de notes basses.

Comme il n’existe pas une infinité de diamètres disponibles, il a fallu faire des choix, en fonction des disponibilités.

En partant de la note la plus basse il y a :

8 tuyaux en diamètre 63,

6 tuyaux en diamètre 50,

5 tuyaux en diamètre 40,

et 5 tuyaux en diamètre 32.

 

On a 4 petites séries à réaliser, avec les pièces suivantes pour chaque tuyau :

Un pied en bois tourné qui maintient le tuyau et l’alimente en air,

Un bouchon en bois tourné agrémenté d’un fleuron, pour faire joli, mais aussi qui sert à l’accord de la note,

Le corps et le pied en une seule pièce,

Une lèvre inférieure,

Une languette,

Une lèvre supérieure

Du bristol pour donner l’épaisseur de la lame d’air.

 

Pour créer l’espace de bouche, j’ai utilisé un cylindre ponceur grain 80 monté sur l’arbre de la toupie. On pourrait se servir d’une perceuse à colonne.

3 bouts de bois pris dans les chutes de l’atelier font un berceau qui maintient le tube pendant l’usinage de la saignée. Sur le guide une butée de part et d’autre permet de faire les saignées, identiques. Après la série de tuyau de même diamètre, une autre chute de bois sert à faire le berceau de pliage des lèvres.

La profondeur de la saignée crée une ouverture, la largeur de bouche, qui fait un quart de la circonférence.

En images, c’est aussi bien :

            Le tuyau dans son berceau vient d’être entaillé.

 

            L’épaisseur de paroi de 3 mm donne une bonne surface de collage pour fixer les lèvres.

            Petit montage pour façonner la languette au lapidaire.

            Une fois la languette ajustée à l’intérieur du tuyau, elle est taillée de façon à venir à ras de la bouche. Le manchon à l’intérieur du tuyau sert de gabarit pour la position de la languette.

La languette a été ajustée libre et sans jeu et arasée.

 

            Petit montage pour exécuter le biseau de la lèvre supérieure. En faisant glisser la planchette où est fixée la lèvre, elle frotte sur de l’abrasif, jusqu’à obtenir un biseau de quelques dizièmes de mm.

 

            Le bout de bois en vert a été façonné en même temps que l’entaille de bouche. Il sert de gabarit pour courber les lèvres

            Avant de coller les lèvres, j’ai collé sur le tour de l’entaille du bristol à l’épaisseur de la lame d’air. De 1mm pour les plus grosses flûtes à 5/10mm pour les plus petites. Ainsi, la lame d’air et le biseau de lèvre supérieure sont parfaitement alignés.

On voit bien la lèvre inférieure alignée avec la languette ; la distance entre lèvre inférieure et   lèvre supérieure, définit la hauteur de bouche.

 

 

            Récapitulatif des étapes de fabrication de la languette. Cette étape doit être très soignée et précise, le bon fonctionnement du tuyau en dépend ‘entre autres'.

            Voila enfin le résultat. La décoration, fait un peu oublier la destination première du tuyau de PVC.

Aristide(Cavaillé-Coll), je l’espère, ne se retournera pas dans sa tombe.

Merci d’avoir eu la patience de me lire.

A Plus pour d’autres rangs de flûtes.

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