Les soupapes sont du même type que celles
utilisées par Robert Hopp ou Didier Bougon, comme pour le gros 29. Ce système donne toute satisfaction
sur mon premier orgue (pas ouvert la boîte à soupapes depuis 8 ans).
Celle-ci sera disposée verticalement et
comportera 3 rangées de chambres. C'est un peu plus sportif à fabriquer qu'à plat,
mais rien de bien compliqué : 2 planches, 5 bouts de baguettes et tout plein
de trous (218 exactement en incluant ceux nécessaires à l'assemblage :o)). Faut juste travailler
soigneusement.
Principe et cotes de la boîte à soupapes Mini29.
A gauche : version initiale. A droite : + simple à construire
Remarque : Dans ma version initiale, le
joint était contre la planche à membranes (à gauche sur le dessin). Bien
évidemment, le joint peut être de l'autre côté. Dans ce cas, pas besoin d'y
percer les multiples trous, et il peut même être simplement collé sur les
tasseaux 5x10.
A l'occasion, je vous expliquerai pourquoi j'avais fait comme ça. Parce qu'il y
a une raison. Si si ! :o)
Voir également en fin de page, les remarques
à propos
des réglages...
Astuce : Un gabarit en acier (trous de 2.5
mm dans un morceau de cornière) a été fabriqué
pour positionner les percages du sommier. Il sera abondamment ré-employé pour la boîte à
soupapes, puisque tous les trous sont alignés sur les sorties vers le sommier.
Donc quasiment pas de traçage, mais pré-perçage de tous les trous au travers
de ce gabarit fermement fixé sur la planche.
Résumé des différentes cotes :
| Dimensions de toutes les chambres : 25 mm de diamètre et
8 mm de profondeur. |
| Vers la sortie : Sièges de soupapes en cuivre
8-10. Tous canaux de diamètre 8 mm. |
| Espacement entre axes des canaux de sortie :
10.53 mm (295 mm entre le premier et le dernier) |
| Commande : Canal de 3 mm qui débouche dans la
chambre, et liaison à la flûte de pan via un tube laiton de 3-4 mm. |
| Répétitions : Tous percages à 2.5 mm, et vis
de 3 mm. |
| Dimensions hors tout de la boîte finie : 350 x 100 x
34
mm. |
Ca en fait des trous!La rondelle de carton de
10 mm en fond de chambre centre le ressort.
Les membranes : Elles sont composées d'un sandwich :
carton/baudruche/carton/peau (diamètres respectifs : 10, 32, 14, 14 mm), et
l'empilage se réalise aisément à l'aide d'un petit gabarit en carton.
Un gabarit en carton avec 3 trous concentriques, et 3 étapes : empilage de la membrane
Les ressorts : Fabrication maison, à l'aide
d'un petit dispositif tout simple qui fut construit pour le premier instrument.
Pas de câble de frein cette fois. J'ai préféré utiliser du fil standard, facile à trouver
(diamètre 0.4 mm dans les gsb).
La règle étant que la soupape s'enfonce franchement sous une pression comprise
entre 15 et 20g (2 pièces de 2 Euros = 17g).
Depuis, j'ai réalisé cette nouvelle machine
pour enrouler les ressorts plus facilement.
La "machine" à enrouler les
ressorts. En médaillon un ressort terminé.
On en fait 3 à la fois qu'il suffit ensuite de séparer et de terminer à la
pince plate.
Mais au fait... Il sert à quoi ce
ressort?
Sans ressort, la soupape fonctionne quand-même, mais un peu différemment. Alors, pourquoi
se compliquer la vie ?
| Il maintient la soupape fermée au repos, quelque soit sa
position et la
pression de l'air. |
| Il symétrise le fonctionnement de la soupape
en accélérant sa fermeture. Facile à comprendre :
L'ouverture se fait grâce à une grande quantité d'air immédiatement disponible sur la
membrane, alors que la fermeture s'effectue avec ce qui vient rétablir la
pression, dans la
chambre et jusqu'à la flûte de pan, via le canal
de répétitions. |
| Pour accélérer la fermeture, on peut :
- Réduire le volume à remplir. Des canalisations courtes et juste du
calibre nécessaire y contribuent. Dans un tout petit instrument, ce
paramètre va assez naturellement dans le bon sens.
- Agrandir le canal de répétition, mais dans une certaine limite, et
forcément au détriment de la vitesse d'ouverture. En poussant à
l'extrème, la soupape n'ouvre plus. Et puis ce sera autant d'air
supplémentaire perdu à chaque ouverture...
- Alourdir (un peu) toute la partie mobile, mais il faut que la gravité puisse
agir.
- Utiliser un petit ressort pour forcer un peu la membrane à la
fermeture. |
Avantage des 2 dernières solutions : le canal de répétitons peut être
assez fin, et plus encore s'il y a un ressort. De telles soupapes sont donc économes en
air.
Et ça, ça m'arrange drôlement bien !
Mais c'est compliqué à réaliser? En fait ça
dépend surtout de la manière dont on s'y prend. Et puis, si l'on n'aime que les choses simples, ben fallait
pas faire un orgue de barbarie, épicétou ! ;o)
Pose des membranes
La mise en place des membranes est effectuée à l'aide du dispositif présenté sur
les photos ci-dessous, et qui permet de les centrer et de les coller proprement sans
bavures. La rentrée
dans la chambre est de 1 mm. Le collage s'effectue à la vinylique rapide
et est presque instantané.
Compter une petite heure pour la pose
Joints
Il est nécessaire d'intercaler un joint entre les 2 planches et l'autre entre
la boîte finie et le sommier. Ces joints sont constitués d'une feuille de
carton de 0.5 mm garnie de peau de 0.2 mm de chaque côté. Emporte-pièces
indispensable. C'est un peu long à fabriquer, mais c'est un vrai régal ensuite.
En tous cas, pas de silicone, véritable cauchemard s'il faut démonter...
Raccordement
La liaison avec la flûte de pan est effectué
avec du tube souple au silicone habituellement utilisé en rénovation de pianos mécaniques
(référence T1 chez Musicanic).
Génial ce tube !
Réglages
Non-répétitions
Si elles sont construite exactement comme indiqué ci-dessus, et avec des ressorts à 17g, de telles soupapes
répètent des ponts bien inférieurs à 1 mm sur une flûte de pan en 2.5 mm. Et
ce,
au moins sur la moitié des flûtes côté aigues. Alors, c'est bien... et c'est
pas si bien que ça finalement.
Pour éviter des trémolos indésirables sur les cartons des noteurs qui mettent
des ponts dans les notes longues, il a fallut régler les répétitions pour
qu'elles ne se produisent qu'à partir de 1.2 mm de coupure, qui semble
être la longueur de pont maximale observée sur ces cartons.
Le mieux est de se perforer un carton de "non
répétitions" (bé oui) avec des ponts de 1.2 mm, et de s'assurer que
toutes les notes sortent en continu quand on le passe.
Bien sûr, il ne faut trop
brider les soupapes, et ça ne dispense donc pas de vérifier qu'un carton de répétitions classique répète sans
problème.
Débit
Pour des raisons d'encombrement, les soupapes ne comportent pas de réglage du
débit d'air. Pourtant, il me semble indispensable d'équilibrer les puissances
sonores des bourdons, faute de quoi, le caractère "musical" de
l'instrument en prend un bon coup.
J'ai donc fabriqué des petits tronçons de
tourillon percés, que j'insère légèrement à force, dans le pied des tuyaux
qui sont trop fort. Si c'est trop faible, on ressort le tourillon à l'aide d'un
vis à bois, et on ajuste la quantité d'air qui passe avec une petite lime
ronde.
Sur le mini29, il y a des limitations de débit sur 7 ou 8 flûtes.
C'est plus facile à faire avec un tour
Et ça prend du temps cette opération ? Oui...
Forcément ;o)
Puis on passe à l'ébauche du coffret |